Brève : le portrait de Georges, petit coup de gueule sans gros mots.

Un centre commercial qui interdit aux traiteurs qu’il héberge de vendre de la nourriture aux sans abris

Bonjour et bon dimanche, hier j’avais prévu de passer une partie de l’après midi avec Georges, dont je ne vois ai pas encore tellement parlé jusqu’à présent, pourtant il est très important pour moi.

Il ya quelques jours Georges m’a appris la nouvelle, après près de deux années bloqué ici sans possibilité de ne rien faire, ni travailler ni rebrousser chemin, il va enfin pouvoir rentrer chez lui.

Ça se fête, et ca tombe bien, comme je suis en train de faire son portrait, nous allons pouvoir achever le travail autour d’une bonne nouvelle et d’un petit repas partagée dans la bonne humeur.

Direction centre commercial le plus proche pour faire quelques emplettes, sauf que…

A peine entré, un vigile repère Georges et l’interpelle «les sans domicile ne sont pas les bienvenus ici» Georges poursuit sa route. Comme il me devançait de quelques encablures personne ne s’est aperçu que nous étions ensemble, je profite donc de cet  anonymat pour me glisser entre mon comparse qui va claudiquant et le shérif qui le suit… que dis-je le prend en chasse, tout en appelant du renfort par radio (pitoyable) afin de sournoisement ralentir le cow-boy dans sa traque et laisser le temps à Georges d’aller acheter son riz (je dis bien acheter avec de l’argent).

Et puis ca tourne court Georges arrive au traiteur chinois et entreprend de commander une pauvre assiette de riz, une flopée de vigiles arrive en même temps

Ils interdisent au traiteur de lui vendre de la nourriture.

Moi toujours anonyme, je joue le jeux du client outré ayant assisté à la scène «c’est dégoûtant ce que vous faites, vous devriez avoir honte de votre métier, je ne ferai plus jamais les courses dans votre centre commercial».

N’empêche que rien n’y a fait, l’accès au beau centre commercial prout prout est interdit aux sdf même pour acheter à manger ou à boire,  ils l’ont sorti, à trois contre un avorton, sans violence toutefois, faut pas déranger les clients.

Je ne suis toujours pas prêt à dealer avec les impératifs commerciaux de ces gens là.

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